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ESPACE MITUKU

4 août 2018

UNE VISION CLAIRE POUR LA R.D.C - Avec GEORGES

UNE VISION CLAIRE POUR LA R.D.C - Avec GEORGES BUSE FALAY

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4 août 2018

Son Excellence Georges BUSE FALAY s'exprime - La

Son Excellence Georges BUSE FALAY s'exprime - La Transition ou Les Élections du 23 Déc,.2018 en RDC

15 janvier 2015

Je suis sacrificateur

16 décembre 2013

Que tout ce qui respire loue l'Éternel...

AP-JDMV

8 octobre 2013

JE DÉCLARE MA VICTOIRE - words and music by

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24 février 2010

Photo de la famille BUSE en 1963, à Kisangani

famille buse NB

14 décembre 2009

La rebellion au Congo - 1964

En souvenir de.....  (politique) posté le vendredi 18 septembre 2009 14:07

Blog de charlie :il était une fois!, En souvenir de.....

Matada  pour répondre à ton com’ Voilà un texte sur la tentative de libération du Katanga par le président Moïse Tshombé. Le texte n’est pas de moi ,c’est mieux….

Les affreux sont des mercenaires qui se sont illustrés au Congo-Kinshasa. Ils ont d’abord servi Moïse Tshombé pendant la sécession katangaise (1961-1963). Ensuite, en 1965-1966, ils matent la rébellion de Pierre Mulele dans la Provence Orientale. Enfin, les affreux ont mené des combats sans merci contre l’ANC (armée nationale congolaise ). Mais l’armée de Mobutu,renforcée par des forces énorme fournit par l’ONU, a brisé le rêve de Tshombé en écrasant les force du Katanga sous un déluges de bombes aériennes, c’était à Bukavu en 1967.

1. Le phénomène Jean Schramme

Schramme est arrivé au Congo à l’âge de dix-huit ans. Sous-officier de réserve de l’armée belge, il a servi chez les paras dans la base Kamina1. Puis, il est devenu propriétaire d’un vaste domaine dans la Province Orientale. Une plantation lui a été cédée par un ancien colon à Bafwakwandji, localité située à 212 km sur l’axe routier de Stanleyville, à Bafwasende. Le chaos au lendemain de l’indépendance l’a jeté dans la lutte pour un Katanga indépendant. Exilé en Ouganda, il a bientôt repris du service et s’est imposé dans la pacification de la région d’Albertville. Emprisonné à Léopoldville puis expulsé à Bruxelles après l’opération Rumpunch, il a aussitôt rejoint Faulques au Katanga.
En décembre 1961, suite à sa réputation, ses méthodes et son efficacité guerrière redoutable, Faulques lui confie la défense fixe d’un large périmètre au nord de la ville, autour du stade Albert I. Il y causera des pertes nombreuse aux onusiens. Schramme va créer début 1962, au Nord-Katanga, un commando Kansimba en pleine brousse. Kansimba étant le nom du village où il a installé son premier camp militaire. Ce commando deviendra plus tard le 10è Codo du Bataillon Léopard. Son insigne à l’épaulette collée représente un fauve bondissant depuis le grand lac Tanganyika

Les premiers éléments de ce bataillon sont issu de deux tribus: les Baluba (guerriers, chasseurs et forgerons, ils bricolent le cuivre, l’étain et le fer), et les Batabwa (agriculteurs et pêcheurs). Les deux tribus cohabitent et se marient. Leurs dialectes sont proche et s’entendent très bien. Parmi les premiers officiers on notait entre autres: Le capitaine Charlie D……..déserteur d’algérie. Le capitaine Leleut légionnaire.
- l’adjudant Norman (Bruxellois, ex-para-commando à Namur),
- l’adjudant René, un ex-étudiant de Louvain où il préparait un doctorat,
- Christian, ancien mineur et ancien maçon spécialiste des travaux de génie des
ponts.
- François, artilleur, ancien planteur de café à Bukavu, il commandait les mortiers de 60 et de 81, puis toutes les gammes de canons 20, 40, 37, 120, 75 sans recul;
- Lims Marcs, sergents chefs de peloton,
- Michel F. supervisait l’intendance,
- Henri, mécanicien belge, Stavro, mécanicien grec, Jean et quelques Katangais mécaniciens. Ceux-ci s’occupaient d’un véritable atelier récupérant toutes les ferrailles pour reproduire des véhicules neufs (Jeeps, camions etc.). Bref, une grosse compagnie a vu le jour. Elle allait peu à peu s’étoffer pour constituer le fameux Bataillon Léopard grâce à l’adhésion des volontaires et au recrutement des Katangais. Schramme a adopté un système quaternaire qu’il estimait efficace2 :
- la section était composée de 11 hommes, commandés par un caporal;
- quatre sections formaient un peloton ayant à sa tête un adjudant assisté si possible d’un sergent;
- la compagnie groupait quatre pelotons dirigés par un capitaine, assisté d’un lieutenant adjoint et de deux sous-lieutenants ayant chacun deux pelotons;
- le bataillon regroupait quatre compagnies. Chaque peloton était désigné par une lettre: A, B, C ou D, suivie du numéro de la compagnie: 1, 2, 3 ou 4. Exemple: le peloton A2 est le premier peloton de la deuxième compagnie. Le chef de ce bataillon était, bien sûr, le major Jean Schramme lui-même, le bâtisseur de l’édifice.

2. Robert Denard dit « Bob » Nous sommes en 1960 après la proclamation de l’indépendance du Congo. Le 11 juillet, Moïse Tshombé proclame la sécession de l’Etat du Katanga. Le Premier ministre, Patrice Emery Lumumba, le patriarche de l’indépendance du Congo unifié, fait appel à l’ONU. Dès le 15 juillet, les premiers casques bleus arrivent. A l’époque, Tshombé était assis sur l’argent et se révélait comme le premier milliardaire africain surnommé « M.Tiroir-caisse ». Pierre Lunel* présente le récit suivant à propos de Robert Denard. Le jeune soldat revenait de l’Indochine où la France était confrontée à une guerre. Il (Robert Denard) feuillette L’Aurore paru il y a quatre jours. On y parle de l’Afrique noire en pleine décolonisation. Il découvre un appel d’offre lancé par Tshombé. Celui-ci recrute des volontaires européens pour défendre au sein de la gendarmerie katangaise son nouvel Etat menacé de toutes parts.
Sur place au Katanga se trouvait déjà un premier mercenaire français, Tony de Saint-Paul. Le colonel Trinquier a été contacté officiellement par un émissaire de Tshombé à Nice pour encadrer les gendarmes katangais. Trinquier qui a du pain sur la planche recrute des volontaires ayant fait la guerre en Indochine. Denard décide de gagner l’Afrique par tous les moyens. Le colonel Battesti lui parle de sa soeur qui est à Brazzaville dont le mari dirige une petite usine à Brazzaville. Puis il lui parle d’un commissaire affecté à la sécurité rapprochée de l’abbé Fulbert Youlou, président de la République du Congo. Ensuite un certain Charles Delarue lui parle d’Albert Kalonji au Sud-Kasaï où une autre sécession venait de voir le jour. L’empereur a besoin des volontaires européens pour encadrer son armée...Là aussi, il y a du job en perspective. Un tableau panoramique des pistes est ainsi présenté, quitte maintenant à Robert d’en exploiter.
A propos de l’empereur Kalonji, on dit à Robert qu’il mobilise les Baluba, tandis que Lumumba pousse les Lulua à l’assaut du réduit rebelle. Les deux tribus s’entre-tuent depuis deux mois. Les avions de l’ONU acheminent des bataillons lumumbistes de Luluabourg pour la pacification du Sud. Les troupes du gouvernement central et les Tunisiens de l’ONU occupent Bakwanga, le fief de Kalonji. Des terribles massacres... L’armée de Kolonji s’est enfouie vers la frontière katangaise. Là, des détachements tshombistes, des paras belges et des colons sont rassemblés en milices d’autodéfense organisant la résistance devant l’avancée irrésistible des troupes de Lumumba. (...) Mais « l’Etat minier » de Kalonji existe grâce à la confusion qui règne à Léopoldville. Devant une telle situation explosive Robert Denard s’efforce de réunir de l’argent nécessaire pour son départ en Afrique, convaincu qu’il ne va pas chômer là-bas.
Il prend son avion et l’aventure africaine commence. Il est accueilli à Brazzaville par Nicole, la soeur du colonel Battesti. Il découvre la confusion qui régnait à Léopoldville. Son arrivée coïncide avec la réunion des dirigeants des Etats francophones de l’ancienne Union française: Sénégal, Côte-d’Ivoire et Congo-Brazzaville. Le but de la réunion était de faire asseoir côte à côte Kasa-Vubu, Tshombé et Kalonji et isoler les partisans de Lumumba pour accroître les chances de la France de prendre au Congo la relève des Belges. (On sent la patte de la DST) Muni d’une lettre du président Fulbert Youlou à Tshombé, Robert Denard prend son avion de UTA pour le Katanga. L’objectif: aller chez Kalonji où deux officiers encadraient déjà son armée de Baluba dans la région du lac Mukamba. Kalonji a aussi besoin des volontaires. Une fois au Katanga, Robert renonce à son projet d’aller chez Kalonji. Il découvre la capitale du Katanga où les villas et les bungalows de la colonisation bordent de longues avenues plantées d’eucalyptus.
Au loin se dégage la cheminée de l’Union minière du Haut-Katanga. La province du cuivre, de l’uranium, du cobalt, fournissait 60 % des recettes du Congo. Dans l’entourage de Tshombé; l’armée et la police katangaises, les Belges ont gardé la haute main sur la sécurité de l’Etat sécessionniste. Les « minafs » policiers belges sont partout, imbus de leurs privilèges coloniaux, racistes jusqu’à la caricature, soupçonneux envers tous ceux qui, bien que Blancs (comme eux), ne sont pas Belges. Anglais, Sud-Africains et Rhodésiens forment à cette époque le plus gros contingent de volontaires. Ils sont là pour des raisons éminemment politiques, pressés de réaliser un axe Johannesburg - Salisbury - Eville (Katanga) qui tiendrait éloignée du Sud du continent la menace nationaliste. Ceux-là n’ont nulle envie de s’intégrer aux forces katangaises. Ils ont la faveur des Belges. A l’inverse, des « Francophones » sont mieux accueillis par les Africains. Dans un tel climat, Robert doit d’abord apprendre à se méfier... Partout dans les cafés, les Belges parlaient le flamand. Au Katanga, l’orgueil et l’intérêt leur commandent de tout faire pour écarter la menace française dans la région.
Pourtant Tshombé et Munongo voyaient les Français comme les héros de l’armée française de la Libération, de l’Indochine et d’Algérie, estime Robert. Car ils étaient à leurs yeux d’une autre trempe militaire que « les cadres d’une Force publique qui s’est débandée à la première mutinerie, au lendemain de l’indépendance et qui n’a pu former, en un demi-siècle de colonisation, un seul officier africain » (...).Un certain Cazenave lui présente un médecin qui lui obtient un rendez-vous auprès de Godefroy Munongo, ministre de l’Intérieur et homme fort du gouvernement katangais. Ce petit-fils du célèbre Msiri, roi d’un immense territoire, a suivi sa formation de la philosophie thomiste au séminaire de Baudouinville. Il s’est lancé à la politique et a fondé avec Tshombé la CONAKAT, un parti purement katangais. Il s’est opposé en juillet à toute négociation avec Kasa-Vubu et Lumumba. Il a poussé Tshombé à tenir tête à l’ONU et à se libérer de la tutelle belge. Il rêve d’un Katanga qui serait le creuset d’une union idéale des traditions africaines et du développement européen.
Robert Denard ne lui demande rien d’autre que de servir la cause qu’il défend. Munongo lui expose alors la globalité de la situation du Katanga dans son actif: « Les forces lumumbistes de Stanleyville, fief d’Antoine Gizenga, ont envahi la région du Kivu et pris sa capitale Bukavu. Elles ont repoussé les parachutistes de Mobutu dépêchés sur place, puis ont pénétré au Nord-Katanga. Or, ici au Katanga, nous avons affaire à la rébellion des Baluba du Katanga qui se battent contre Tshombé. Malgré la création par l’ONU d’une zone tampon entre le Katanga et le Kivu, les soldats lumumbistes sont parvenus jusqu’à Manono, la capitale de l’étain menaçant directement Eville. Le pasteur Sendwe, leader des Baluba en a profité pour ériger la région de Lualaba un Etat sécessionniste à l’intérieur-même du Katanga dont la capitale sera Manono, résistance anti-Tshombiste ».
Finalement Munongo lui donne une lettre de recommandation destinée à Yav, ministre de la Défense. Robert voit les portes de la chance s’ouvrir devant lui. Il compte créer la surprise au colonel Trinquier . A ce moment, la nouvelle dramatique de la mort de Lumumba défraie la chronique de l’opinion publique. Cette nouvelle fait beaucoup de bruit au Katanga d’autant plus que l’information que Munongo a diffusée, il y a un mois, était du mensonge pur et simple. Cette version mensongère va déclencher contre le Katanga une forte émotion dont les effets ne manqueront pas de peser sur le destin du jeune Etat sécessionniste. Conséquence immédiate: Paris a peur, il refuse d’être pointé du doigt comme complice à cet assassinat. Il interdit le colonel Trinquier de recrutement des volontaires et de rejoindre Tshombé au Congo. Passant outre cette interdiction, Trinquier arrive tout de même au Katanga pendant que Tshombé était à Madagascar. Il se heurte devant l’hostilité de l’état-major belge contre les Français au Katanga. Il repart vite en France avec plusieurs volontaires français. Ceux qui sont restés l’étaient à titre individuel. Trinquier ne travaillera pas en Afrique, Robert Denard crie victoire.
Entre-temps, les choses se précipitent. La conséquence la plus grave pour le Katanga sera l’adoption par l’ONU le 21 février 1961 d’une résolution autorisant le recours de la force pour mettre fin à la sécession katangaise. Robert est affecté dans l’un des cinq groupes mobiles C. En attendant son voyage à Manono où il se battra contre les forces onusiennes et les forces de l’ANC, il rejoint le site du côté de l’aéroport où sont logés les officiers et où est rassemblé et trié le matériel de transport de troupes. Il va signer le contrat de six mois renouvelable avec une solde de 13 000 FB. C’est là que le lieutenant Dufrasne, un Belge, qui a fait la Corée dans les rangs de l’ONU l’appelle pour la première fois « Bob »..

3. Les trois moments forts des batailles de la sécession katangaise : Le film des batailles décrit par Anthony Mockler résume ces trois moments forts de la sécession katangaise de la manière suivante:

a) La première bataille du Katanga.  Elle commence entre le 13 et le 21 septembre 1961. A la suite du succès de l’opération « Rumpunch », Conor Cruise O’Brien (espion mis en place par l’afrique du sud) décida de promouvoir un coup d’Etat au Katanga contre Tshombé afin de mettre un terme à la sécession.
- Le 13 septembre: les casques Bleus commandés par le général Raja s’assure le
contrôle des points clés « en vue d’empêcher la guerre civile ».
- Le 14 septembre: les Katangais passent à la contre-attaque. Leurs deux Fouga à réaction leur donnent la maîtrise de l’air. Durs combats à Elisabethville et
ailleurs.

Au sud le capitaine Charlie D …..(moi) zone après zone reprend la province et détruit aux troupes rebelles.
- Le 17 septembre: La garnison irlandaise de l’O.N.U. à Jadotville, forte de
quatre-vingt-quatre hommes, se rend aux Katangais commandés par un
mercenaire français, Michel de Clary, celui-ci avait chassé les casques bleus après un combat humiliant pour eux.
- Le 21 septembre: cessez-le-feu. A cette époque M.Tshombé remporta sa première victoire. S’adressant devant la presse internationale, il a fait les déclarations fracassantes en ces termes: « Je demande aux Nations-Unies de retirer leurs forces de la République du Katanga. Sinon ce sera la fin de l’ONU... ».
En réalité les mercenaires avaient remporté virtuellement la victoire, et les Casques Bleus s’étaient militairement déshonorés. Le Secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjoeld avait péri dans un accident d’avion au-dessus de la Rhodésie du Nord trois jours avant le cessez-le-feu. Son successeur U Thant rappela Conor Cruise O’Brien et le général Sean McKeown. Une force de l’ONU se constitua. La Suède et l’Ethiopie lui donnèrent chacune quatre chasseurs à réaction, et l’Inde six bombardiers à réaction Une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité, votée le 24 novembre, conféra au Secrétaire général des Nations-Unies l’autorité légale pour passer à l’offensive.

b) La deuxième bataille du Katanga

Elle se déroule entre le 5 et le 21 décembre 1961. Le casus belli fut un document saisi par l’O.N.U. Il s’agissait d’un plan pour la défense du territoire katangais en cas d’une attaque combinée des Casques Bleus et de l’armée nationale congolaise. On en attribua généralement la paternité à Faulques. Le territoire du Katanga était divisé en cinq zones militaires: Albertville, sous le commandement du major Bosquet; Manono, sous le commandant Protin; Kamina, sous le major Barvaux; Kaniama, assisté des ‘codo’ du capitaine Charlie, Goma sous le commandement du major Faulques. Dans l’hypothèse d’une attaque combinée, le plan prévoyait « un harcèlement des garnisons des Nations-Unies » avec des contre-attaques sur les bases des NU à Eville et à Kamina.
- Le 5 décembre: les Gurkhas des NU donnent l’assaut à un barrage routier katangais. Les avions de l’ONU détruisent au sol, à Kolwezi, les avions katangais.
- Entre le 5 et le 11 décembre: les NU réduisent au mortier la résistance en procédant également à des attaques aériennes sur le centre d’Eville. Au sol, les mercenaires tiennent en échec les forces des Casques Bleus sur trois points clés.

-Le 12 décembre les ‘codo’ du capitaine Charlie stoppent le NU à Galina.
- Le 13 décembre: les Suédois de l’ONU attaquent l’hôtel du Lido.
- Le 15 décembre: les Casques Bleus au nombre de cinq mille occupent la moitié d’Eville.
- Le 19 décembre: les Ethiopiens de l’ONU occupent le siège social de l’Union Minière.
- Le 21 décembre: accord de Kitona. Cessez-le-feu.
Les NU avaient remporté la victoire; mais compte tenu de leur écrasante supériorité numérique et de leur matériel, le général Raja avait mis beaucoup plus de temps que prévu pour s’emparer d’Elisabethville. Sur le plan politique, cette victoire semblait sonner le glas de Tshombé et du Katanga. En réalité, des manoeuvres politiques se succédèrent pendant une année; on annonça de tous côtés que les derniers mercenaires étaient partis ou allaient partir, mais ces nouvelles étaient fausses. La situation générale va se figer pour trois ans.

c) La troisième bataille du Katanga

Elle se déroule entre le 28 décembre 1962 et le 21 janvier 1963. A la fin du mois de novembre, le conseiller militaire d’U Thant quitta New York pour aller inspecter les Casques Bleus au Katanga, dont le nombre dépassait largement dix mille hommes. Quinze jours plus tard, l’ONU adressera à Tshombé un ultimatum. En réponse, Tshombé accusa l’ONU de projeter son arrestation.
- Le 28 décembre: les Casques Bleus, avant l’aube, font mouvement
vers Eville en profitant de leur supériorité numérique.
- Le 29 décembre: Eville tombe sous le contrôle de l’ONU. La
résistance se poursuit en dehors du Katanga.
- Le 30 décembre: les Casques Bleus s’emparent de Kipushi et de
Kamina.
- Le 3 janvier 1963: les Casques Bleus occupent Jadotville, après une phénoménale résistance des ‘codo’ du capitaine Charlie.
- Le 15 janvier: les Casques Bleus occupent Shinkolobwe.
- Le 21 janvier: la chute de Kolwezi, dernier bastion de la résistance katangaise. N.B. C’était Bob Denard qui commandait les mercenaires à Kolwezi, et il dirigea la résistance dans une lutte sans espoir. Les mercenaires menacèrent de faire sauter les grandes installations hydro-électriques. Il a fallu une intervention directe de Tshombé lui-même pour les en empêche. L’ex-président katangais négocie avec l’ONU la modalité de la retraite de ses forces vers Dilolo, à la frontière angolaise, et donne l’ordre de déminer les installations5. Tshombé qui a signé la défaite, devait se conformer au principe sacré des accords. Mais il obtient, en contrepartie, l’ordre d’évacuer les mercenaires au-delà de la frontière. Schramme qui traînait encore à l’intérieur arrive le 19 janvier à la mission de Kanzenzé, tout près de Kolwezi. Il arrive après la dernière bataille avec un convoi intact de quatre-vingt camions, vingt-quatre Jeeps, huit camionnettes et une ambulance6. De Kansimba, sa compagnie a mis quinze jours dans la boue sans perdre un homme ni un véhicule, avançant de quatre kilomètres par jour jusqu’à gagner Mutschatscha où il a rejoint Bob Denard. Depuis là, les deux hommes ont effectué ensemble la retraite avec une centaine de mercenaires et plusieurs milliers de gendarmes katangais. Les autorités portugaises avaient autorisé les mercenaires et les Katangais à se réfugier en Angola sans problème.

Extrait du manuscrit inédit de
Opendo Mbula-Matari Barthélemy

14 décembre 2009

Le recensement au cimetière de Lumumba

Prochaine parution d’un « récit inachevé »
de Opendo Mbula-Matari
Barthélemy,
Journaliste

Marshal Mc Luhan

« Célèbre penseur canadien reconnu pour ses expressions Le Médium Est « Le Message »

et le « Village Global ». Surtout renommé pour avoir été souvent cité. Il fût inspiré par

les théories d'un certain Harold Innis »

Concerne : Les tueries sauvages des villageois de Lowa et de Mituku
par les rebelles de Pierre Mulele qui ont Sali le nom de notre héros Patrice Emery Lumumba.

Juillet 1964, est une année charnière qui ouvre une page de l’histoire pour la mémoire de la

population de Lowa et aussi de Bimbi à Mituku. Car le vent de la rébellion qui souffle à

l’Est du Congo, à l’époque, va aussi secouer littéralement les régions des Balengola et des

Banyamituku. On a compris qu’une rébellion d’obédience marxiste, initiée par

Pierre Mulele, ferait d’innombrables victimes. Signalée d’abord dans le Kwilu en

1963, puis à Kongolo et à Kindu, elle finit par déferler sur la verdure splendide de

Lowa et de Mituku. A Bimbi par exemple, plus de quatre cent soixante villageois

seront massacrés en un jour, sous les yeux innocents des petits enfants que nous

étions. Lowa deviendra ensuite le quartier général des rebelles venus de Kindu, de Punia

et d’Ubundu….un peu de partout.
Plus tard, ceux-ci se feront la guerre entre eux. L’assassinat public des ténors de Lowa, MM.

Thomas Baundja, Bonaventure Yuma et Dominique Bobango a plongé les Lowangais

(les habitants de Lowa) dans l’émoi. Si bien que les gens se sont demandés, pourquoi

les rebelles qui se prennent pour des libérateurs, abusent de nom de Lumumba pour commettre

des crimes les plus abominables au Congo ? Mais, l’homme de la rue, aussi naïf qu’il

soit, comprendra finalement que, les Simbas n’étaient rien d’autre que de bandes d’anarchistes

qui agissaient sans aucun état d’âme et sans aucun projet de société précis.
A la fin de la rébellion, les Katangais, appuyés par des mercenaires blancs, dont

un certain caïd Jean Schramme, feront leur apparition à Lowa. Par après ils rendront

les villes de Kisangani, de Bukavu et de Kindu à feu et à sang. Pourquoi ces trois villes ont-elles

été la cible des mercenaires ? Et pourquoi les Katangais, Schramme en tête, après avoir brisé

la rébellion et chassé les « révolutionnaires mulelistes », ont-ils tourné leurs canons contre

les soldats de l’ANC (armée nationale congolaise) ? C’est ce que tentent d’expliquer divers

témoignages de ce livre.
La problématique de tous ces conflits découle de l’histoire politique du Congo. Les divergences

politiques entre Kasa-Vubu et Lumumba, après l’indépendance, puis entre Kasa-Vubu et

Tshombé, ont été au centre des conflits ayant scellé le sort du Congo. De plus, la querelle de

nombreux acteurs politiques a aussi transformé le Parlement de la jeune République, à peine

indépendante, en un forum de règlements de compte. Par conséquent le jeu

démocratique devait inéluctablement être faussé…….tout simplement. Et pour cause ?

Les nationalistes, pourtant majoritaires au parlement, s’estimant trahis par les coups

bas des uns et des autres, vont déclencher un mouvement insurrectionnaire ayant des allures

révolutionnaires, c’est ce mouvement-là qui va plonger le pays dans le chaos. Pour les

analystes aguerris, ces symptômes reflètent le manque de la bonne gouvernance des

institutions du pays par les hommes intègres. En tout cas, le constat est très amer. Car, les

conséquences de cette irresponsabilité politique en RDC se font encore sentir de nos

jours, quarante-six ans après.
Au fil du temps, l’opinion congolaise s’en est émue, elle remarquera en fin de

compte, que l’esprit sécessionniste katangais était toujours vivace chez certains nostalgiques.

En déclenchant la guerre à Kisangani, à deux reprises, Tshipola et ses « diabos »

(gendarmes katangais), pensaient que le moment était venu pour prendre la revanche et

remporter, cette fois-ci, la victoire militaire qui les conduirait tout droit vers le Katanga natal.

Le Congo, pays des guerres, ne demeurera pas sans histoire. En effet, l’intrigue des

événements avait déjà planté son décor vers les années soixante. Les Rd-Congolais ne

font que revivre le dénouement des crises dans le contexte différent. Au fond, le problème

reste le même: l’ingérence des étrangers dans les affaires internes du pays d’une part, et

la corruption, la manipulation, la trahison, l’abus du pouvoir et l’incapacité à gérer la res

publica, d’autre part. Au demeurant, ces lacunes sont à l’origine des chaos indescriptibles

vécus au quotidien par l’homme de la rue. Sans une thérapie efficace à ces maux, le pays ne

pourra nullement se remettre sur le rail pour un développement durable tant souhaité.
Ce témoignage est une expérience personnelle de ma vie, c’est-à-dire des événements que

j’ai vécus moi-même à côté de ma famille pendant le dur moment de la rébellion muleliste.

Les souffrances endurées avec mes frères et soeurs durant la guerre, les massacres barbares

des rebelles vus de mes yeux en si bas âge m’ont conduit à écrire ce précieux ouvrage qui, à

mes yeux, n’est nullement l’apologie des événements vécus, mais, bien entendu, il est plus

qu’un instrument didactique et pédagogique. Car il relate avec plaisir les aspects culturels

tant du point de vue linguistique, sociologique, philosophique qu’anthropologique. La fuite

dans l’univers ignoré par les jeunes que nous étions, nés à Lowa, nous a forcés à

connaître les valeurs civilisatrices de nos coutumes, de notre tradition, de nos mœurs, bref

du fonctionnement du cosmos vu par la tradition.
Grâce à la connaissance de toutes ces valeurs, nous avons pu maîtriser le système de valeurs

de notre tribu Mituku: chants totémiques, contes, tshoo et kasââ, ainsi que d’autres pratiques

courantes des techniques initiatiques. La tribu Mituku1, est indiquée par le sigle D13 dans la

classification des langues bantoues par M.Guthrie en 1948. La langue est parlée en

RDC (République démocratique du Congo) entre Kindu et Ubundu. Nous avons vécu au village

comme les autres villageois. L’expérience est aussi édifiante, car elle nous a permis

d’observer, pendant la guerre, le comportement parental vis-à-vis des enfants et vice-versa.
De ce fait, nos parents ont su jouer valablement leur rôle de protecteurs, puisque nous

étions très bien protégés. C’est grâce à ça que nous avons terminé la guerre, sains

et saufs. Enfin, personnellement, j’ai pu constater, avec satisfaction d’ailleurs, que

l’environnement écologique regorge énormément des richesses aussi bien spirituelles que

matérielles. Dieu ne nous a-t-il pas tout donnés ? Quitte à exploiter cet environnement avec

efficience, pour notre bien-être et celui de toute notre progéniture. Pour raison de commodité

historique, il va falloir situer le récit dans l’espace d’où il tire son origine, avant qu’il déferle

vers Mituku. D’abord, Lowa a été l’épicentre du phénomène « Simbas » qui abritait le Quartier

Général des mulelistes. Ensuite, c’est de là qu’est parti le commando de la mort pour aller

endeuiller les pays de Bimbi à Mituku. Enfin, le commandant Thaddée l’a transformé en forteresse

pour contrer et préparer les assauts de ses ennemis. Il est tout à fait normal que je situe

Lowa dans son approche pluridisciplinaire, c’est-à-dire géographique, historique, culturelle,

ethnologique et administrative……le souci étant de guider le lecteur (…..)

14 décembre 2009

Adieu Opendo Bulamatari, le Chevalier de la plume tenace

Opendo_Mbula_Matari
Feu Barthélémy Opendo- Bula Matari. Photo d’archives

Il y a 18 ans, je faisais la connaissance d’un garçon qui s’appelait Barthélemy Opendo Bulamatari dit Melingo. C’était sur les dédales de la cité universitaire de Louvain-la-Neuve à Wavre dans le Brabant wallon alors que je cherchais mon inscription au sein de cette institution universitaire. L’accueil qu’il m’avait réservé dans son kot et nos rencontres chez notre ami commun Emmanuel Nashi me marqueront à jamais !

Correspondance particulière

Alerte et vif sur son pays, notre pays le Congo-Kinshasa et aimant les débats, cet homme avait une telle intelligence et une telle passion pour le journalisme. Passion que nous partagions dans la confrérie. Certes le monde, la vie et particulièrement la santé ne lui auront peut-être pas permis beaucoup de choses. Mais, il avait toujours été un type très courageux et plein de dignité. Même si les publications (journaux et autres revue) qu’il avait tenté d’installer dans le paysage médiatique belge en direction de la Communauté congolaise, autant du notre pays d’accueil n’ont pas toujours atteint la finalité attendue, Barthélemy le chevalier de la plume était plein d’ambitions. Du reste, il fourmillait des projets journalistiques que la vie ne lui aura pas permis de tout réaliser.

Il y a quelques années, je l’ai revu au quartier "Matonge" à Bruxelles : ce sera, hélas, notre dernière rencontre. Il sortait alors d’une hospitalisation à la suite d’une première intervention chirurgicale. Il venait en même temps de sortir une nouvelle publication sous forme d’une revue d’informations sur le Congo, «L’Investigateur», Ndlr) et pour laquelle il me demandait ma collaboration, comme d’habitude. Cette fois-ci, la maladie a eu raison de sa ténacité ; il a rendu l’âme, ce 4 décembre 2009, à l’issue d’une dernière et grande opération à l’Hôpital universitaire Erasme, en région bruxelloise.

Adieu cher ami, adieu cher frère, adieu cher confrère ! Nous ne t’oublierons jamais. Repose en paix. Que cette terre étrangère de la Belgique qui nous a accueillis te soit aussi légère que celle de ta Province Orientale, Boyoma singa mwambe dans notre Congo en proie aux difficultés multiples.

Roger Diku Kapotho
© Congoindépendant 2003-2009

17 août 2008

LUALABA - ENVIRON - LOWA

LUALABA_ENVIRON_LOWA

17 août 2008

Une plantation de café - LOWA

PLANTATION_CAFE_PRES_DE_LOW

17 août 2008

Port Ponthierville ( Ubundu )

PORT_PONTHIERVILLE_2_

17 août 2008

La Cheferie de Kirundu - Albert Tambwe

CHEFERIE_DE_KIRUNDU

17 août 2008

BATEAU BARON-DELBECK NAVIGUANT SUR LE FLEUVE LUALABA

BARON_DELBECK___BATEAU_COUR

17 août 2008

BALISE PASSE DE KILINDI

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16 août 2008

Apprentissage de Kinyametoko : Bonjour....Par JP-BUSE

Bonjour = Isamba eh.
Quand quelqu'un te dit bonjour, tu reponds à la salutation par un bonjour.
En kinyametoko, quand quelqu'un te dit " ISAMBA", tu lui reponds  par " WAKOMIEKI"
Comment ça va ? = Ante boni ?
Je veux bien = Neni bande boli
Au revoir = Sianga boli
Mon frère ou ma soeur = mbito ani
Que celui qui ne sait pas danser reste assis = Waya kobina walika seh
Atombangaka na ima = Quand j'étais avec ma maman

Les enfants = Melemba, l'enfant = Molemba

Les vieux = Mekongo, le vieux= Mokongo

16 août 2008

LE FLEUVE LUALABA EN IMAGES (entre Bukama et Ubundu)

 

C’est avec beaucoup de joie que nous vous présentons ces photos d’archives du fleuve LUALABA que nous venons de recevoir de monsieur Gabriel Jean-Louis : Ce dernier

a très bien connu cette région dans les années 1953 - 1956. Son père, officier de marine, a navigué (avec lui à son bord) sur le Lualaba dès 1938 entre Bukama - Kongolo et Kindu - Ponthierville (Ubundu). Il en a gardé des archives et s’est dit que peut-être quelques photos bateaux CFL + fleuve et documents pourraient nous intéresser (carte navigation entre Kindu et Ponthierville : par planches de 5 kilomètres sur le parcours des 310 Kilomètres qui séparent ses deux localité.). Nous avions donc accepté les photos que nous publions.

Copyright Gabriel Jean-Louis 2008 (Tous droits reservés)

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26 mars 2008

JT France 2 - Les évangéliques en France (24 mars 2008)

JT France 2 - Les évangéliques en France (24 mars 2008)
Video sent by timkylecx

La fin du week end de Pâques a confirmé cette année encore le sentiment général d'un retour vers les fêtes religieuses... On s'arrête ici sur la religion qui connaît la plus forte expansion dans le monde... ce n'est pas le catholicisme.. ce n'est pas l'islam, contrairement à une idée répandue.. Il s'agit des communautés évangéliques.. baptistes, pentecôtistes ou autres... L'essor est fulgurant en Chine, en Afrique, en Amérique du Sud... et aussi en France... Pourquoi ? Comment ? C'est le sujet de ce reportage. NB: Il s'agit ici d'un reportage sur les Assemblées de Dieu (ADD), églises pentecôtistes évangéliques.

26 mars 2008

JT France 2 - Les Evangeliques en France

JT France 2 - Les Evangeliques en France
Video sent by christianvideo7

France 2 présente un reportage objectif sur les évangéliques

26 juin 2007

Chapitre 6 : La structure politique

Le Mokota § 6. 1. Le Mokota, confident de Kabile... A travers tous les discours de mon père autour de feu, ou ailleurs, j’ai pu comprendre que la structure politique de notre tribu était incarnée par un chef du clan appelé « Mokota » (au pluriel Mekota). Dans chaque village, il y avait plusieurs mekota et chacun représentait son clan. Ils étaient au service de chef du village.** Le mokota reçoit son pouvoir des ancêtres et veille au respect de la coutume. Pour devenir mokota, il fallait grimper toute une série d’ordres. Son pouvoir était coutumier, car il agissait au nom des ancêtres. Le mokota recevait les membres de famille dans un « Mutula », un hangar construit devant la parcelle de la famille. Dans un même village, comme à Bimbi-Baïbanya, à Baïsiya, à Balukumo etc, il y avait à peu près une dizaine de mutula équivalent à dix chefs coutumiers. Les femmes de chaque clan y apportaient de la nourriture. Vieux, adultes et jeunes, mangeaient ensemble dans le mutula, entourés de leurs chiens de chasse qui avaient droit au repas à côté des hommes. Les femmes mangeaient à la cuisine. Le mutula est un lieu privilégié où tout se décidait sur le vécu quotidien, c’est l’équivalent de l’Agora, la cité grecque. Le chef de secteur allait visiter chaque mokota dans son fief pour discuter de la vie du village. Tandis que le Kabile était le gardien de la coutume, un personnage virtuel qui incarnait le secret de l’initiation des jeunes garçons. Il jouait le rôle mystique pour intimider les jeunes enfants non encore initiés. Ce personnage était au demeurant instituteur. Il venait apprendre aux initiés les pratiques viriles. Il puisait ses connaissances auprès des ancêtres….. au travers de l’univers invisible. L’objectif étant d’expliquer aux profanes le sens du cosmos. En d’autres termes, le Mokota a besoin de Kabile pour s’informer des problèmes de la société. Il est son confident qui vient souvent lui informer de ce qui se passe ailleurs. Une fois informé, il élabore l’agenda des activités du village en fonction des informations reçues. Le contentieux était porté devant le Mokota, dans un mutula pour y être tranché. Le mutula destiné à juger les litiges était construit à côté d’un arbre à palabre, contrairement au mutula où les membres de famille prenaient le repas. Le mokota, souvent choisi parmi les sages des différentes familles pour asseoir son autorité, présidait à la destinée de tout le village et assumait un double rôle : il était chef, en même temps juge. La procédure se faisait seulement après avoir rempli les critères d’être éligible…..on dirait un vote démocratique. Etre éligible suppose que le candidat ait franchi obligatoirement certains ordres initiatiques. Sa décision est irrévocable (et sacrée), puisqu’elle vient des ancêtres. Le mokota incarne donc les valeurs ancestrales, en ce sens qu’il est le représentant de système des valeurs. Les membres lui doivent obéissance en vertu des prérogatives qui lui sont conférées par le pouvoir ancestral. Par conséquent, son pouvoir est hérité des ancêtres. Une fois élu, il a un agenda chargé d’activités. Il prévoit les périodes de l’initiation des jeunes garçons et des jeunes filles: circoncision, scarification, tatouage des femmes et autres ordres sociaux. Les jeunes ayant franchi le seuil d’un certain ordre social sont acceptés à grimper la hiérarchie de la vie. Tout ceci faisait partie de la connaissance d’une culture. Or l’anthropologie culturelle définit la culture comme un ensemble complexe des connaissances acquises par l’homme: contes, arts, croyances, objets, rites9. Ainsi donc, la tribu Mituku (Metoko) est un groupe d’individus ayant sa culture comme les autres groupements humains, elle est homogène politiquement, linguistiquement et culturellement unie. Elle occupe un territoire bien défini et dont les membres ont la conscience de leur identité collective. C’est ce que notre père était en train de nous apprendre pendant la période de guerre. Il avait donc les connaissances fabuleuses sur le système de valeurs de sa tribu, d’autant plus que l’un des membres de sa famille fut Chef de Secteur à l’époque coloniale. Il s’appelait Mbula-Matari, le fils de Mokomba qui régnait sur les pays de Bimbi. Son frère Mikaili (Mickael) a régné sur les pays de Muchaliko, de Kirundu, de Kafuko Lilo, de Lefkenji et de Socopo. § 6. 2. Le rite de la circoncision (expliqué par mon père) La circoncision est une vielle tradition de Mituku et l’une des initiations rituelles de la coutume chez les mitugais. Ce phénomène rituel s’applique aux jeunes garçons. La pratique initiatique prépare les jeunes gens à devenir des véritables hommes, capables d’exécuter les tâches des adultes. Concrètement, la circoncision est une petite opération chirurgicale pour arranger le pénis du garçon. Celui-ci sera opéré par le Mokota**. Car, à Mituku, un garçon qui n’est pas circoncis selon la tradition, sera toujours considéré comme un profane assimilé à une femme. D’où la circoncision revêt un caractère obligatoire chez les jeunes garçons. Les parents dont l’enfant tarde à se faire circoncire ont une dette morale vis-à-vis de la société. Ils doivent déjà prendre le premier contact avec les kabile, collaborateurs de mokota. Car les kabile l’aident à organiser périodiquement des cérémonies rituelles à caractère sacré (exemple: la campagne de la circoncision). Les mekota se concertent d’abord avec les kabile, puis ils planifient l’agenda de leurs activités. Après dernière concertation, ils décident de décréter la campagne de la circoncision des jeunes garçons de 8 à 13 ans. Les batende, adolescents déjà circoncis, aménagent très loin dans la forêt un campement pouvant accueillir les futurs initiés. En vertu du rôle qui lui est assigné, le kabile visite chaque famille pendant la journée pour s’enquérir de la situation du village. Il est un véritable informateur. De cette façon, il sait avec précision qu’il y a des enfants dans telle ou telle autre famille. Il sait aussi que les enfants profanes venant de Lowa étaient logés dans telle ou telle autre maison. Comme les enfants venus d’ailleurs connaissent peu les habitudes du village, il y a donc lieu de les taquiner un peu. La finalité est de les effrayer à partir des masques. Grâce à ses visites répétées dans chaque famille, le kabile informe mieux le mokota de ce qui se passe au village. Non seulement il est son confident (de mokota), mais aussi son informateur, son agent espion. En tant que tel il joue un rôle de premier plan. Il porte un « ndoko », le masque pour ne pas être identifié des enfants. Le port de masque consiste à effrayer les enfants. Le kabile, en opérant ses visites nocturnes d’une maison à l’autre, emprunte une voix mystérieuse, en même temps il repère les maisons où sont des enfants en âge d’être circoncis. En clair, cette visite s’opère en accord avec les chefs des familles. Le message s’adresse aux enfants, en leur disant « Eh vous les gars ! Il est temps d’être circoncis, sinon vous resterez toujours profanes comme des femmes ». N’importe quel adulte, grand-frère ou cousin, peut assumer le rôle de kabile parmi les batende. Dans ses multiples rondes dans les quartiers, il se déplace souvent avec son instrument magique, le « Kefili-fili ». Quand il parle avec une voix rauque, il fait vibrer en même temps le « kefili-fili ». Cet instrument mythique produit un son bizarre, aigu, désagréable à entendre : « wooo...wooo...wooo....wo, vroum, vroum, vroum, waouuuuu ». Je me rappelle la période d’avant la guerre durant laquelle nous sommes allés en vacances à Mituku avec toute la famille. Notre arrivée coïncidait avec la campagne de recrutement des jeunes, candidats à la circoncision. Les kabile n’étaient rien d’autre que les membres de notre famille déguisés en masques pour être méconnaissables. Ils sont venus nous emmerder chez nous la nuit. Terrorisés, ma sœur et moi, étions cachés sous le lit en pleurant à chaudes larmes. C’était le premier baptême d’une folle nuit tourmentée. Lorsque le kabile fait résonner le « Kéfili-fili », c’était l’enfer…… Sa voix mystérieuse et le son aigu de l’instrument magique créent une psychose chez les enfants. Les hommes s’en tenaient au respect de la tradition pour ne pas divulguer le secret de la tradition aux femmes. D’ailleurs beaucoup de femmes mouraient profanes sans même connaître certains tabous de la coutume…….elles n’ont jamais été informées de la réalité des choses. Il y avait donc un strict respect au système des valeurs traditionnelles. Les enfants profanes ne seront effectivement des hommes que lorsqu’ils auront franchi une série d’épreuves difficiles dont la circoncision. Beaucoup de paramètres entrent en jeu à ce niveau. En dépit de ces épreuves, les chefs des familles préparent les enfants à affronter ce défi en fonction de leur âge. Une même famille peut livrer deux à trois enfants, cas échéant. Ceci est d’autant vrai dans la mesure où les couples polygames ont beaucoup d’enfants dans leur famille. En tout état de cause, chaque famille qui aura envoyé un enfant au campement versera une contribution forfaitaire, du point de vue financier, pour couvrir les différentes charges durant la longue période d’internement. Lorsque les enfants subiront l’opération chirurgicale, ils deviendront à ce moment des « Batende », c’est-à-dire ceux ayant franchi la première étape virile, la circoncision. Parmi les batende, il y a des « Mungamba ». Ce sont des enfants des familles issues de la noblesse paysanne, lesquelles ayant fait preuve dans la hiérarchie des ordres sociaux. Du point de vue morphologique, les mungamba sont beaux et ravissants. Ce profil de la beauté est repérable dès la naissance. Il en est de même pour les « Bolumbo », du côté des filles. Leurs parents appartiennent à la catégorie des riches et possèdent des domaines fonciers non négligeables, hérités des générations en générations de leurs ancêtres (exemple: les domaines de familles des chefs de secteur Mungamba-Kivuko, Mikaïli, Mutoro et Mbula-Matari). § 6. 3. La phase opératoire de la circoncision Après la campagne de recrutement, on amène les nouvelles recrues sur le lieu de l’événement……..un endroit aménagé dans la forêt. Les pères d’enfants, les grands-frères et les cousins accompagnent les initiés, ils doivent assister à l’événement. C’est le mokota lui-même qui s’en occupera en tant que chirurgien virtuel. L’enfant, pendant l’opération qui va se dérouler sans anesthésie, ne doit pas pleurer de peur d’outrager sa famille. Il doit faire preuve d’endurance, même s’il ressent des douleurs atroces. Le critère de la virilité est de mise ici. La présence d’un père sur le lieu est sujette au comportement de son fils. Son regard fixé vers lui pendant les épreuves l’empêche de pleurer. Avant d’entamer le travail proprement dit, le mokota procède à la vérification de tous les enfants inscrits pour voir si personne ne manque à l’appel. Il commence par invoquer les ancêtres pour qu’ils veillent au bon déroulement de l’opération. A la veille, il va dans une bananeraie proche…….derrière la maison pour enfoncer les bistouris traditionnels (petits couteaux) dans un bananier. Ces outils vont servir à couper le prépuce du pénis de l’enfant. Il reste maintenant à planter le décor: deux chaises en bois, un récipient pour recueillir le sang, les médicaments traditionnels faits sous la base de la pharmacopée indigène (des feuilles médicinales et des racines d’arbres), et les petits couteaux retirés du bananier tout rouillés. Le mokota les essuie correctement à l’aide du sel indigène avant de plonger dans la chirurgie. Le moment fatidique intervient lorsque le mokota invite le premier enfant à s’approcher de lui. Sur son ordre, l’enfant avance sous l’œil vigilant de son père. Il se place tout juste devant deux gaillards, forts, assis sur deux chaises en bois. L’enfant s’assied au milieu d’eux, chacun des gaillards bloque fortement une jambe et un bras par rapport à l’axe latéral de l’enfant. Le jeune homme est complètement neutralisé. Le mokota avance à son tour avec ses petits bistouris, s’accroupit devant l’enfant. Il saisit son pénis, le tire, puis fait le massage tout autour à l’aide des feuilles. Ensuite, il place le pénis entre ses deux mains, il le frotte environ une minute de façon à augmenter son volume. La peau du prépuce gonfle et s’allonge, l’enfant est presque anesthésié. Le mokota mesure enfin, avec précision, sa longueur à l’aide de pouce et de l’index. Pendant que l’enfant est neutralisé, les yeux fixés vers son père, le mokota prend son couteau et sectionne la peau de la verge avec une précision inouïe. La partie sectionnée est déposée dans le récipient, lequel recueille en même temps le sang. Ensuite, il déchire la lèvre du prépuce pour la replier derrière avec ses deux mains. Si l’enfant ne pleure pas, les applaudissements crépitent, suivis des cris de joie des membres de famille. Les batende qui assistent à l’événement jubilent, ils font vibrer le tambour. C’est que l’enfant a fait preuve de virilité. Son père peut, à la rigueur, venter l’animal totémique symbolisant la force du clan. A contrario, si l’enfant ne supporte pas des douleurs atroces, il criera « Brurrrr ! Namoa mpuyi », « Oh la ! J’ai mal, je n’en peux plus... ». Dans ce cas, son père mécontent, lui fait des blâmes sévères….« Inaé ! Mana omonka bule kabisa », « Eh ben ! Un drôle de garçon... ». Le papa furieux, exprime sa colère, mais c’est une colère passagère qui passe comme un éclair fugitif. L’important, c’est que tout aille bien. L’opération peut prendre 6 à 10 minutes par enfant. Après chaque intervention, les autres mekota, secondés par les batende, dispensent déjà les premiers soins. Ils entourent le pénis de l’enfant avec les feuilles médicamenteuses en y pressant le jus des fruits et des racines. Le suivant peut passer et ainsi de suite...Entre-temps, le tambour continue à donner la chaleur à l’événement. Si tous les récipiendaires passent sans incident, c’est que les opérations ont été couronnées de succès. Une mini-fête peut alors commencer dans la forêt, les mekota et les batende dansent et boivent le vin de kakolo et le vin de lotoko. Les jeunes circoncis tournent ainsi une page de l’histoire de leur vie de profane. Ils deviennent des hommes à part entière. En attendant, ils se tordent des douleurs postopératoires et sont autorisés à pleurer à haute voix cette fois-ci. La fin de la journée est sanctionnée par le retour des papas au village. Mais, avant de rentrer, les pères d’enfants, les cousins et les grands-frères (les batende), placent les enfants dans leurs lits en bois installés dans une maison en chaume construite dans la forêt pour la circonstance. Les batende doivent passer la nuit avec les enfants durant toute la période de l’internement qui varie de 6 à 10 mois selon le cas. De plus, ils s’occuperont non seulement de la surveillance, mais également de leur encadrement. Lorsque le mokota termine son travail chirurgical, il s’en va. Le reste n’est plus son affaire. Les batende doivent maintenant chercher le « Ntolo »**, remède qui sécrète du jus. Ils vont presser ce jus sur la plaie pour la cicatriser. Les batende sont comme des aides-soignants, des infirmiers qui veillent sur les patients après l’intervention du médecin. Ils accompagneront souvent les jeunes initiés à la rivière, au petit matin, pour nettoyer la plaie. Les enfants qui n’ont pas encore retrouvé l’équilibre statique de la marche, sont obligés de s’affaisser dans l’eau fraîche chaque matin. C’est le moment de cris et de grincement des dents. Ils doivent désormais se soumettre à un régime de traitement drastique. Au bout de deux semaines, la plaie commence à se cicatriser. Au lendemain de l’événement, les pères apportent la nourriture à leurs enfants. Ils assistent aussi au lavage de la plaie à la rivière. Lorsque les papas apportent la nourriture, les surveillants (batende) se libèrent, ils peuvent aller se défouler au village pour regagner le campement au soir. L’initiation prend alors une forme particulière. Elle se poursuit avec d’autres pratiques notamment l’apprentissage des pièges pour attraper les gibiers, l’abattage des arbres pour cultiver le champ, la pêche dans les rivières etc. Le jeune garçon subit ainsi une série de formations viriles complètes qui le préparent à se prendre en charge. Parmi les batende qui sont au service des initiés, il y en a des vrais caïds, « mangeurs » de repas. Lorsqu’ils apportent le repas des enfants préparé par leurs mamans au village, il leur arrive parfois d’ouvrir obstinément cette nourriture en cours de route, bouffent les bons morceaux de viande ou de poisson, pour n’apporter que les miettes à leurs destinataires. Cela fait aussi partie de la discipline d’aînesse, de la hiérarchie sociale, pour signifier aux nouveaux « batende » que les vétérans ont vu le monde les premiers, ce faisant ils ont le droit de se servir comme ils le peuvent. En cas de complication opératoire ou postopératoire, l’enfant mourra de suite de sa blessure. La notion d’hygiène échappe à la connaissance de mokota le chirurgien. Ses petits couteaux enfoncés dans le bananier la veille de l’événement sont rouillés, par conséquent susceptibles de porter certains agents pathogènes dont le tétanos. Si un enfant meurt, il sera enterré dans le plus grand secret sans que sa maman ne sache. Celle-ci ne sera informée qu’après la période de la retraite. Le père organisera l’enterrement de son fils dans la forêt. Il ne devra pas divulguer le décès de l’enfant à sa femme. Durant cette période, il devra gérer la douleur de deuil de son fils avec philosophie. A la sortie, un objet sculpté en bois, le « Kakongo », sera confié à sa femme pour lui révéler la mort de son fils. § 6. 4. La sortie de la retraite des Batende (…..) A suivre
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  • Isamba eh ...Bonjour mes frères et soeurs Mitugais. Banya-metoko (Banyamituku), ceci est votre espace d'échange des idées. Les non-mitugais(e)s, dites nous ce que vous savez de banyamituku...
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